Point Hebdo du 01/07/2024
Point de marché du 𝟬𝟭/𝟬𝟳/𝟮𝟬𝟮𝟰 : chamboule-tout
Les résultats du premier tour des législatives ouvrent la voie à une période d'incertitudes qui ne prendra vraisemblablement pas fin le 7 juillet.
Avec un nombre record de triangulaires, compris entre 285 et 315 (contre 8 aux dernières législatives), avant « négociations » et autres, l’assurance d’une majorité absolue du RN à l’Assemblée nationale au lendemain du second tour est en suspens, ce qui, le cas échéant, pourrait aboutir à son refus de prendre la tête d’un gouvernement, conformément à son engagement.
Une telle issue augmente la probabilité d'un scénario de crise institutionnelle aux contours particulièrement incertains sur l’avenir politique et économique français, que ce soit sur les choix du Président de la République (avec son éventuelle démission à la clé ?) ou ce qu’impliquerait une situation de blocage jusqu’à la tenue de prochaines élections législatives qui ne pourraient être convoquées qu’après une période de douze mois.
L'absence de majorité (et donc la mise en place d'un "gouvernement technique", pas vu de toute l'histoire de la Vème République) devient le scénario central.
Instabilités et incertitudes seraient donc là pour durer, avec des répercussions assez largement imprévisibles pour les marchés financiers dont on sait qu’ils ont horreur du vide.
En ce sens, si la situation peut faire penser à l’expérience de la Belgique, la France n’est pas la Belgique et son effacement, de facto, de la scène politique européenne constituerait un sujet d’une toute autre dimension pour l’Europe et, peut-être davantage, à terme, pour la place de la France dans cette dernière.
Le risque de tensions sur les taux d’intérêt français est-il mécaniquement accru par une telle configuration ou l’inverse ?
La réponse à cette question est très incertaine à ce stade. Si la moindre probabilité d’un gouvernement RN éloigne celle de déficits accrus que son programme promettait, les risques d’une instabilité politique prolongée aux débouchés inconnus ont, à l’évidence, plus de chances d’éloigner les investisseurs de la dette et de ses entreprises françaises que l’inverse.
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