Point Hebdo du 02/05/2023
Revue hebdo du 02/05/2023 : une courte semaine sans répit
Les marchés se sont faits à l’idée d’une nouvelle hausse des taux directeurs de la FED et de la BCE cette semaine mais attendent, pour l’essentiel, la validation d’une fin imminente du cycle de hausse des taux de la FED. L’auront-ils? La question reste posée.
Les arguments pour que la FED lève le pied se sont multipliés depuis la crise bancaire et ses retentissements récents. Les conditions de crédit sont indiscutablement plus contraignantes et confirment que cette crise est, à certains égards, plus efficace que la remontée des FedFunds.
Mais les retours en provenance de l’économie américaine sont loin d’être aussi alarmants qu’attendu. Le PIB de la semaine passée était nettement meilleur qu’attendu, en hausse de 3,4% en rythme annualisé hors stocks, grâce notamment à la bonne tenue de la consommation. Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont stabilisées, après leur hausse des premières semaines de l’année et, enfin, l’ISM manufacturier a rebondi, marquant notamment un sursaut de sa composante emploi mais, surtout, une nette remontée de l’opinion des industriels sur leurs prix payés. Manifestement, tous les indicateurs ne sont pas au RDV pour que la FED s’engage sans retenue sur un arrêt de ses hausses de taux à partir du mois de juin. Mieux vaudrait dans de telles conditions que l’ISM non-manufacturier ne se redresse pas aussi…
L’incertitude reste donc de mise sur la communication de la FED à l’occasion du FOMC inter-trimestriel de mercredi, qui pourrait se contenter de commenter sa décision d’une hausse de 25pb des Fed Funds et en délivrer le moins possible sur ses intentions pour la suite.
La BCE risque fort de ne pas être beaucoup plus explicite. Prise de court par la déception d’un premier trimestre de croissance plus faible qu’envisagé, mais toujours insatisfaite des résultats sur le front de l’inflation, le temps ne semble pas encore venu pour qu’elle prenne position au-delà de ce mois-ci. Comme dans le cas de la FED, les chances sont assez élevées qu’elle se limite à commenter sa décision de remonter d’un quart de point des taux directeurs, sans s’engager plus avant pour la suite. Dans cet environnement, la baisse de la notation de la France par Fitch, à AA-, annoncée vendredi, affecte peu les marchés; un avertissement, pour l’instant sans frais, qui devrait néanmoins inciter le gouvernement à tenter de rétablir le dialogue avec les partenaires sociaux pour couper court au risque de défiance accrue.
Les facteurs de volatilité sur les marchés de taux restent, décidément, nombreux.