Point Hebdo du 02/12/2024
Point de marché du 02/12/2024 : 2 semaines à haut risque
Deux semaines à haut risque s’ouvrent :
1/ la situation politique en France devrait se décanter (et, si c’est par la censure, les choses vont sérieusement se compliquer sur le front des taux français et du CAC40) et
2/ les décisions de politique monétaire à venir (BCE le 12/12, FED le 19/12).
Coup de chance, et contre toute attente, S&P n’a pas abaissé la perspective de notation française.
Est-ce reculer pour mieux sauter ? Ce n’est en tout cas pas le moment de « jouer » la baisse des taux souverains français, dont l’écartement avec tous les autres pays cœurs de la zone Euro pourrait se poursuivre voire s’amplifier.
L'EURUSD a d'ailleurs connu un petit accès de fièvre post-49/3, à 1.046, et le spread France Allemagne est, à 18h30, à son plus haut (88.4bp).
Après une lune de miel depuis le mois de juin, au cours de laquelle les membres de la BCE semblaient unanimes sur la stratégie de baisse graduelle des taux directeurs, les dissensions ont refait surface ces derniers temps.
Le regain de déception conjoncturel (+les inquiétudes sur l’impact de la réélection de D. Trump) incitent les plus « colombes » à plaider pour un assouplissement monétaire durable, que certains pourraient être tentés d’envisager plus rapide que jusqu’alors.
En partie partagée par les anticipations de marché, notamment depuis la publication de données économiques très décevantes, l’opinion est cependant loin d’être partagée par les membres traditionnellement les plus « faucons » de la BCE, notamment insatisfaits des résultats sur le front de l’inflation (regain de tensions des prix de l’énergie, le gaz en particulier, et les pressions à la baisse du cours de l’euro-dollar, susceptibles de s’accentuer).
Les chances que la BCE abaisse une nouvelle fois ses taux directeurs d'un quart de point, sont, a priori, réunies. Celles qu’elle aille plus vite en besogne semblent en revanche très faibles, à ce stade.
Malgré tout, les anticipations d’inflation ont nettement baissé depuis le début du mois de novembre, pour retomber à 1,7% à deux ans en fin de semaine dernière.
Il faudra tout de même suivre l'ajustement nécessaire et probablement sensible des prévisions de la BCE, : déceptions en provenance des indicateurs de climat des affaires, la dégradation récente du marché de l’emploi.
On parlera sans doute d'un taux terminal plus bas qu'initialement anticipé, sans préciser son niveau ni la cadence que l’institution suivra pour l’atteindre, mais la BCE pourra difficilement échapper à un ajustement plus dovish de sa communication.