Point Hebdo du 03/04/2023
Revue hebdo 03/04/2023 : les indices européens signent un premier trimestre d'exception
11,5% pour le STOXX, 13,1% pour le CAC40 , les trois premiers mois de 2023 se rangent parmi les trimestres d’exception sur les indices européens. Après un démarrage en trombe, ni les déceptions sur les perspectives de croissance ou les tensions inflationnistes persistantes, ni, même, la crise bancaire de ces dernières semaines, ne semblent avoir entamé la confiance des bourses européennes, qui ont terminé le mois de mars sur une note à peu près aussi positive qu’en janvier ; +4,5% pour les grands indices, +4,7% pour le MIB, +5% pour l’IBEX au cours de la semaine écoulée.
Sauf, le réveil du Nasdaq, les indices européens sont en tête de la performance mondiale au premier trimestre, le CAC en pole position, malgré de bien maigres performances économiques et, toujours, une BCE en lutte contre l’inflation. Les taux directeurs ont ainsi, été relevés de 100 points de base depuis le premier janvier, de 2,50% à 3,50%, deux fois plus vite que ceux de la FED qui a, néanmoins, porté le niveau des FedFunds de 4,5% à 5%. Le resserrement persistant des politiques monétaires a conduit à une inversion extrême des courbes de taux que seule la crise bancaire est parvenue à atténuer quelque peu en mars.
Difficile de trouver de bonnes raisons, dans de telles conditions, à la résilience des bourses alors que les arguments de valorisation sont de plus en plus difficiles à défendre, que la volatilité des marchés de taux n’a de pareil que les antécédents des crises passées et que la situation bancaire de ces dernières semaines menace de se traduire par un resserrement généralisé des conditions de financement. Les excès de liquidités sont manifestement à l’œuvre et pourraient le rester tant les risques financiers contraignent les banques centrales, tandis que l’inflation, de son côté, devient progressivement moins menaçante. Malgré des effets de base supposés anticipés, la désinflation a tout lieu d’apparaître de plus en plus convaincante au deuxième trimestre, en effet.
Dans un tel contexte, c’est du côté des risques conjoncturels et des résultats des entreprises que se forgeront les stratégies d’investissement. Mais il faudrait sans doute de très mauvaises surprises pour que le repli des anticipations de hausses des taux qu’elles pourraient provoquer ne l’emportent pas sur le sentiment. La complaisance ne peut cependant prétendre faire durablement le marché ; l’environnement est définitivement incertain et certainement plus à risque qu’il n’y paraît !