Point Hebdo du 04/12/2023
Revue hebdo du 04/12/2023 : pivot en vue, les interrogations persistent pour les taux longs
Le pivot des Banques centrales plus ou moins acté
Depuis le changement de posture de J. Powell, le 19 octobre, le cycle de hausses de taux directeurs semble bel et bien derrière nous en occident, dans un contexte de détérioration marquée de l’environnement conjoncturel et de net repli de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique.
Les anticipations de baisses des taux directeurs de la FED et de la BCE se sont notablement accélérées ces derniers jours.
La probabilité implicite d’un repli des Fed Funds de 125 points de base, à 4,0%-4,25% à horizon de la fin 2024, dépasse maintenant largement les 50%.
Les anticipations de baisses de taux de la BCE sont de même ampleur, à 3,4 % pour le repo d’ici fin 2024, au lieu de 4,50 % aujourd’hui.
Les perspectives de changement de cap des politiques monétaires semblent de plus en plus solides
Les conséquences sur la partie longue de la courbe des taux sont entachées de beaucoup plus d'incertitudes
La chute des taux longs a été exceptionnelle depuis le 19 octobre, de plus de 70 points de base aux Etats-Unis et de plus de 50 pb en Allemagne. Le mouvement pourrait prendre beaucoup plus d’ampleur avec la confirmation d’un changement de cap des politiques monétaires. Mais de nombreux observateurs doutent du potentiel de repli des taux longs.
- Le consensus ne privilégie pas de récession, ce qui limite le potentiel de repli effectif des taux longs.
- Les Banques centrales pourraient être tentées par une action plus agressive sur la réduction de leur bilan, comme déjà envisagé par Mme Lagarde.
- Les primes de terme, qui ont refait surface ces derniers mois, menacent de s’accentuer; Leur origine reste incertaine : augmentation du risque structurel d’inflation, incertitudes sur les conditions de financement, dans un contexte de dérapage des dettes publiques et de tensions géopolitiques nuisibles à la fluidité des marchés de capitaux…
L'ensemble entretient les doutes sur la persistance du mouvement de repli des taux longs malgré le changement de perspectives de plus en plus marqué sur les politiques monétaires.