Point Hebdo du 05/02/2024
Point de marché du 05/02/2024 : folie boursière
Les semaines s’enchainent à un rythme effréné où plus rien ne ressemble plus à rien, où les réactions de moins en moins prévisibles des marchés voient se multiplier les cas d’envolées ou de chutes spectaculaires des actions que rien ne vient, le plus souvent, fondamentalement justifier.
La Fed, tant attendue, a livré son verdict : les conditions en place ne sont pas compatibles avec une première baisse des taux en mars.
voir notre post spécial #FED.
Le président de la Fed s'est montré suffisamment confiant dans les tendances inflationnistes à venir pour confirmer la forte probabilité d’un assouplissement de la politique monétaire américaine. Si ce n’est possible en mars, ce sera sans tarder, semblent avoir retenu les marchés.
Insensibles à l’avertissement de J. Powell, les marchés américains le sont restés une nouvelle fois après la publication d'un rapport sur l'emploi, pourtant, des plus malvenus. Non seulement l’économie américaine aurait créé 353K postes en janvier, un record depuis un an, mais les données de décembre initialement estimées à 216K ont été révisées à 333K, tandis que l’inflation salariale semble repartir de plus belle avec une augmentation de 0,6% du salaire moyen en janvier.
La confiance exprimée par le président de la Fed deux jours plus tôt est clairement mise à mal : de telles données auraient de quoi fragiliser les perspectives de repli des taux bien au-delà des FOMC de mars ou de mai, mois sur lequel les anticipations s’étaient repliées après le FOMC. L’onde de choc n’a pourtant pas eu lieu. Meta qui avait publié ses résultats la veille a eu gain de cause et son envolée de 20% dans la journée de vendredi a largement surpassé le choc qu’aurait pu constituer le rapport sur l’emploi.
Dubitatifs, les investisseurs le sont et ont de bonnes raisons de l'être.
Les marchés européens, plombés par la perspective d’un possible retard dans la baisse des taux de la BCE accusent le coup et subissent les revers inattendus de l’irrationalité ambiante. Après avoir été porté par l’envolée spectaculaire de LVMH la semaine dernière, le CAC subit la réaction disproportionnée des marchés à la publication des résultats de deux de ses poids lourds, Dassault Systemes et BNP, pour terminer la semaine en repli de 0,5% ; un moindre mal, au vu d’un contexte des plus hasardeux.