05.09.22
Point Hebdo du 05/09/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : Les anticipations de durcissement monétaire redécollent
- La semaine dernière, les marchés ont poursuivi le mouvement baissier entamé depuis la mi-août et effacé, ainsi, une bonne partie du rally de la première moitié de l’été. Après avoir rêvé à l’hypothèse d’un nouveau cycle de hausse dans la foulée du regain d’optimisme de juillet, les inquiétudes ont refait surface à la perspective d’une poursuite, voire d’une accélération, du resserrement monétaire. Le fait est que Fed et BCE semblent plus déterminées que jamais à casser l’inflation et préparent le terrain à des hausses de taux encore significatives.
- Si la remontée du chômage américain publié vendredi a, un court moment, apaisé ces inquiétudes, le répit n’a guère duré et les indices américains ont terminé dans le rouge vif une semaine au cours de laquelle le S&P500 a lâché 3,4% après 4% sept jours plus tôt et le Nasdaq plus de 4%, à peine moins que sa chute précédente de 4,4%. Les indices européens ont, en apparence, mieux résisté avec un repli hebdomadaire de seulement 1,6% pour l’Eurostoxx, mais semblent surtout avoir profité du timing d’une clôture plus précoce, laquelle a permis au DAX de regagner 0,6% sur la semaine en dépit des bien mauvaises nouvelles qui ponctuent l’actualité européenne, en particulier sur la situation énergétique.
- Il faut dire qu’après les hésitations du début de l’été, les taux d’intérêt à terme ont repris le chemin de la hausse et renoué pour la plupart avec des records de plusieurs années. Aux Etats-Unis, le rendement des T-Notes à 2 ans est au plus haut depuis 2007. En Allemagne, la courbe des taux signale une envolée des anticipations de hausses des taux directeurs au-delà de 1,75%, un record depuis 2011.
- Entre attente des décisions de l’OPEP, mauvaises nouvelles en provenance de Chine et restrictions monétaires, les prix du pétrole ont fini par lâcher du lest malgré les risques de restrictions en provenance de la Russie et ont perdu 6,6% sur la semaine écoulée pour finir à 93$ le baril, niveau qu’ils n’avaient pas revu depuis la clôture hebdomadaire du 18 février.
- En dépit de la communication active de la BCE sur sa détermination, la monnaie européenne n’a pas connu de reprise face au billet vert dont le taux de change effectif a de nouveau gagné 1%.
- La réunion du Comité de politique monétaire de la BCE, ce jeudi, sera sans doute l’occasion de frapper fort, avec un relèvement possible de 75 points de base des taux directeurs assorti d’un discours particulièrement déterminé sa stratégie de lutte contre l’inflation. Une communication suivie d’autant plus près que la BCE semble de moins en moins gênée par la perspective de provoquer une récession…
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