Point Hebdo du 05/12/2022
Revue hebdo du 05/12/2022 : c'est bon ou c'est pas bon ?? On y perd son latin !
Espérons que la FED n’y perdra pas le sien, après un nouveau rapport sur l’emploi plutôt embarrassant. J. Powell, qui a bâti l’essentiel de sa stratégie monétaire contre ce qu’il considérait comme une surchauffe du marché de l’emploi, devra se renier pour effectuer un pivot.
Deux jours après avoir rassuré les marchés sur l’éventualité des hausses de taux plus modérées dès le mois de décembre, le rapport de vendredi n’est pas le mieux venu, en effet. Les créations de postes ont progressé de 263K en novembre, contre 200 K attendu, et les données des deux mois précédents ont été révisées en hausse à des niveaux comparables.
Plus ennuyeux, la hausse mensuelle du taux de salaire moyen a atteint 0,6%, un plus haut depuis janvier qui porte leur croissance annuelle deux dixièmes plus haut, à 5,1% et 5,9% pour les cols bleus.
Si les signes de ralentissement de l’économie américaine sont suffisamment nombreux pour que ce rapport ne remettre pas fondamentalement en cause la perspective d’une hausse d’un demi-point seulement des FedFunds mi décembre, ces résultats sèment un peu plus le doute sur la trajectoire de la politique monétaire de 2023 et le point final du cycle de resserrement monétaire. A quelques dix jours du prochain FOMC, le sujet n’a pas fini d’occuper le devant de la scène dans un contexte d’inversion de plus en plus marquée des courbes de taux qui finit par réfréner le regain d’appétit pour le risque malgré une fin de semaine en hausse sur les bourses américaines.
En Europe, la confiance s’étiole après huit semaines de rallye des indices boursiers. Le très bon cru de données des deux semaines précédentes ne s’est pas prolongé et les résultats économiques déçoivent : le net repli des ventes de détail en France et en Allemagne et la contraction de 2,6% de la production industrielle française en octobre n’ouvrent pas les meilleures perspectives pour la croissance de fin d’année, tandis que l’inflation campe toujours à 10%.
La réunion de la BCE approche à grand pas et, en plus d’une hausse d’au moins un demi-point des taux directeurs, c’est sur la réduction de son bilan que la BCE est attendue. Les commentaires à ce sujet vendredi soir sont venus au secours de l’euro après la secousse qui a suivi le rapport sur l’emploi américain ; la devise européenne a terminé la semaine à 1,05$.
Malgré des nouvelles souvent plus mauvaises que rassurantes (recul de la consommation en Europe, des profits des entreprises aux Etats-Unis, des PMI en Chine), les cours du pétrole ont été portés par la spéculation autour de possibles décisions de l’OPEP+ sur sa production et le plafonnement des prix du pétrole russe par l’UE, à 60$ le baril et terminent à plus de 85$.
Focus pour nos abonnés : conjoncture américaine, Chine, BCE