Point Hebdo du 06/02/2023
Revue hebdo 06/02/2023 : quelle semaine !
Il y eut d’abord l’euphorie provoquée par la communication des banques centrales. FED, BCE et Banque d’Angleterre ont agi comme anticipé, relevant respectivement leurs taux directeurs de 25pb pour la première et 50 pb pour les deux autres.
J. Powell et C. Lagarde n’ont pas mâché leurs mots sur la nécessité de poursuivre la remontée de leur taux vers des niveaux suffisamment restrictifs pour parvenir à leur objectif, fermement réaffirmé, d’un retour de l’inflation à 2%.
L’un comme l’autre ont, néanmoins, ouvert des brèches dans lesquelles les marchés se sont engouffrés.
L’idée que les banques centrales renoncent à leur objectif de freiner la demande pour vaincre l’inflation et s’apprêtent à un changement de cap à partir de mars s’est subitement imposée.
Il s’en est suivi un effondrement des taux à 2 ans de plus de 30pb au Royaume-Uni et de 15 à 25 pb ponctuellement aux Etats-Unis et en Allemagne jeudi, en même temps qu’une envolée des bourses. Chute de l’inflation, élimination des risques de récession imminente et repli des taux d’intérêt semblaient constituer un alignement particulièrement favorable aux actifs à risques.
Puis, sont venus les chiffres de l’emploi américain, l’ISM des services et les PMI publiés vendredi après-midi, qui ont balayé d’un coup d’un seul ce scénario idyllique.
L’économie américaine aurait créé 517K emplois en janvier, un chiffre exceptionnel, égalé une seule fois au cours des trente années qui ont précédé le covid.
Alors, la FED a-t-elle vraiment suffisamment refroidi l’économie américaine pour pouvoir envisager ne serait-ce qu’une pause dans ses hausses de taux avec un taux de chômage retombé à 3,4%, son plus bas niveau depuis 1969 ?
Après l’euphorie de la veille, le retour de bâton a été d’autant plus brutal les anticipations de taux regagnant plus que ce qu’elles avaient perdu et les bourses trébuchant.
La semaine écoulée rappelle que l’histoire ne prend pas le chemin d’un long fleuve tranquille…