Point Hebdo du 07/06/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : Les spreads intra-UEM à nouveau dans le viseur
Après une semaine de répit, en zone euro, les taux se sont affranchis de leurs sommets du début du mois de mai pour s’établir à de nouveaux plus hauts. Les taux à 2 et 10 ans allemands ont repris plus d’un quart de point, valant au rendement de l’OAT 10 ans de se renchérir de quasiment 35 pb, à 1,80%, un record de huit ans.
Si le spread franco-allemand piétine dans la région de 50-60 pb, l’italien s’est creusé sans discontinuer ces dernières semaines jusqu’à dépasser 210pb, un niveau proche de ce qui serait considéré comme critique, aux environs de 250bp.
Avec des cours du pétrole de retour dans la région des 120$, la nervosité risque de persister à l’approche des comités de politique monétaire de la BCE cette semaine et de la FED la semaine suivante.
La BCE poussée à agir…
• L’inflation en zone euro a accéléré à 8,1% en mai, tandis que sa composante sous-jacente gagnait 0,3 point, à +3,7%. Pas de quoi inciter la BCE à dévier de la route qu’elle s’est tracée, avec, par ailleurs, des retours plutôt satisfaisants des enquêtes conjoncturelles.
• Les données de consommation d’avril (ventes de détail allemandes en baisse de plus de 5%, nouvelle baisse des achats mensuels en France et ventes d’automobiles) et la révision de PIB français de 0 à -0,2% au premier trimestre, décrivent de leur côté une situation toujours précaire, de plus en plus fragilisée par la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation notamment.
Les créations d’emploi américaines tiennent malgré une conjoncture très mitigée
• Le repli de 12% des immatriculations automobiles en mai et recul de l’ISM non-manufacturier, sont venus s’ajouter aux indicateurs de plus en plus mitigés en provenance de la conjoncture américaine.
• Pour autant, avec 390K créations de postes aux Etats-Unis en mai, contre 432K en avril, le marché de l’emploi a, une nouvelle fois, positivement surpris. Malgré le ralentissement des salaires, le rapport sur l’emploi n’offre pas à la Fed de quoi changer de cap.
Les données récentes ont accentué la pression sur la BCE en faveur d’une première hausse de ses taux de 25 pb dès juillet. Procéder à cet ajustement nécessitera cependant, au préalable, de rassurer sur moyens de prévenir d’éventuelles tensions trop importantes sur les pays les plus exposés, l’Italie en premier lieu dont le niveau des taux à 10 ans est remonté à 3,42%, contre à peine 1% courant décembre.
La BCE devrait préciser ses intentions en la matière ce jeudi, en même temps que l’agenda de ses hausses de taux, fonction de ses nouvelles prévisions trimestrielles.
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