Point Hebdo du 08/01/2024
Point de marché du 08/01/2024 : après l'euphorie de fin d'année, l'heure est aux questionnements.
2024 ne débute pas sur la même note que la fin de 2023.
Après l’espoir suscité par la montée des anticipations de baisses des taux directeurs, le scepticisme est de retour : la page de l’inflation est-elle vraiment tournée? Les baisses de taux seront-elles au rendez-vous comme prévu et, sinon, les risques de récession pourraient-ils revenir sur le devant de la scène?
La seule mention des perspectives de taux d’intérêt est source d’incertitudes multiples, auxquelles se greffent la permanence des risques politiques et géopolitiques ou ceux des espoirs déçus de l’IA que les investisseurs ont tant adulés en 2023. Manifestement, l’heure est à la reconsidération de l’optimisme qui a marqué les dernières semaines de l’année écoulée.
Après leur effondrement du mois de décembre, les taux souverains se sont partout retendus, dans le sillage de perspectives monétaires plus hésitantes. Aux Etats-Unis, le rendement des T-Notes à 10 ans est remonté à plus de 4%, après un point bas à moins de 3,8% fin décembre. En Allemagne celui du Bund à 10 ans est revenu à 2,17%, contre 1,89% en fin d’année dernière, après la confirmation d’une remontée « technique », attendue, de l’inflation européenne en décembre.
Bien que toujours positif, le sentiment général sur les marchés boursiers s’est grippé avec, notamment, la montée des doutes à l'égard des géants tech américains et les inquiétudes sur les conséquences des tensions en mer Rouge. Au-delà du risque géopolitique, la situation perturbe les flux commerciaux et attise les risques de difficultés d’approvisionnement entre l'Europe et l'Asie, sur fond d’instabilité grandissante du marché pétrolier.
Wall Street a débuté l’année avec des replis conséquents, dont une perte de plus de 3% du Nasdaq. En Europe, le Dax et le Cac ont respectivement perdu 0,9% et 1,6%, seuls les indices du sud de la zone euro tirant leur épingle du jeu.
En Chine, la chute du géant de la finance Zhongzhi a ravivé le spectre d’une crise financière de grande ampleur, susceptible de prendre le relai de celle de l’immobilier. Après une année déjà particulièrement mauvaises, les indices boursiers entament 2024 vers de nouveaux plus bas.
Dans cet environnement, hautement incertain, les investisseurs exigeront sans doute un minimum de clarification pour retrouver plus d’appétit pour le risque. Une fois de plus, les rendez-vous avec les banques centrales semblent devoir s’imposer comme les principaux catalyseurs des marchés. RDV le 25/01 pour la BCE et le 31 pour la Fed.