Point Hebdo du 09/05/2023
Revue hebdo du 09/05/2023 : allô la terre ?
Nouvelle semaine de surprises, bonnes et mauvaises, plus ou moins convaincantes, qui semblent surtout avoir épaissi le brouillard autour des perspectives plutôt que l’inverse.
FED et BCE ont relevé comme attendu leurs taux directeurs d’un quart de point supplémentaire la semaine dernière, laissant entendre, pour la première, qu’elle pourrait lever le pied dès le prochain FOMC et, pour la seconde, qu’il lui restait encore du pain sur la planche. Aucune ne semble, cependant, avoir véritablement convaincu les marchés.
Alors que la FED semble s’orienter vers le pivot attendu de longue date, elle n’a pas pour autant ouvert la porte à de possibles baisses de ses taux directeurs à horizon prévisible, contrairement aux anticipations. Si elle s’apprête à marquer une pause, c’est surtout, en effet, en réponse à la montée des craintes au sujet de la situation bancaire et du resserrement des conditions de crédit mais elle reste beaucoup plus circonspecte à l’égard d’une possible décrue rapide de l’inflation.
La BCE a pris le contre-pied de la FED, martelant que l’inflation mettrait du temps à revenir à ses objectifs et qu’elle n’envisageait pas de pause de ses hausses de taux. Le message, qui s’est voulu « faucon » n’a, cependant, pas réussi à convaincre après celui de la FED, dans un contexte bancaire encore très tendu, complété par de mauvaises nouvelles conjoncturelles et une inquiétude croissante à l’égard de la détérioration du contexte immobilier en Europe.
Manifestement, les banques centrales n’ont pas toutes les clés pour décrypter les risques et la situation en présence. Il faudra sans doute attendre leurs prochains comités trimestriels de juin pour y voir plus clair. D’ici là, les incertitudes ont tout lieu de perdurer et la volatilité des anticipations de taux d’aller bon train. Le repli des taux à deux ans au cours de la semaine écoulée, semble, à ce stade, précaire, quand bien même soutenu par l’accélération à la baisse des cours du brut, à 75$ le baril de Brent.
En l’absence de visibilité suffisante sur la conjoncture et les taux d’intérêt, les publications des entreprises ont fini par l’emporter. Dopées par les résultats meilleurs que prévu d’Apple, les valeurs technologiques ont profité d’un net regain d’intérêt. Avec une envolée de 2,3%, vendredi, l’indice Nasdaq a épongé les pertes des jours précédents et terminé la semaine à peu près inchangé. Tel n’a pas été le cas pour les autres indices qui marquent un repli de 0,8% pour le CAC et le SPX et de 0,4% pour l’Eurostoxx, au contraire des bourses asiatiques qui reprennent des couleurs pour la deuxième semaine consécutive.