10.10.22
Point Hebdo du 10/10/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : La même ritournelle, le même débouclage
- Une nouvelle fois, les marchés ont tenté de refaire l’histoire et une nouvelle fois la réalité les rattrape avec fracas. L’espoir d’un assouplissement avant l’heure du resserrement des politiques monétaires né de l’intervention en catastrophe de la Banque d’Angleterre à la fin du mois de septembre a entrainé les marchés dans un nouveau rallye en début de semaine dernière. Celui-ci n’a cependant pas résisté aux données économiques en provenance des Etats-Unis. L’économie américaine ne ralentit pas mais réaccélère au contraire, avec une croissance estimée à près de 3% en rythme annualisé au troisième trimestre par la Fed d’Atlanta, et continue de créer des emplois à un rythme trop élevé pour satisfaire la FED. Avec 288.000 nouveaux postes privés en septembre, le taux de chômage est retombé de 3,7% à 3,5% de la population active, un niveau inférieur d’un point à l’objectif que la FED juge nécessaire pour contrer les risques d’inflation.
- Difficile, dès lors, de trouver dans ces résultats de quoi envisager que cette dernière lève le pied sous peu, en dépit d’une relative sagesse des salaires et de statistiques nettement moins favorables sur les ouvertures de nouveaux postes de l’enquête Jolts (Job Openings and Labour Turnover Survey). L’inflation reste tendue, en effet, tandis que les cours du pétrole ont repris presque 15$ depuis leur point bas du 25 septembre dans le sillage de l’annonce par l’OPEP+ d’une réduction de 2 millions de b/j de ses quotas de production.
- Après un repli exceptionnel de plus de 50 points de base entre le milieu de la semaine précédente et mercredi, les taux longs ont, ainsi, récupéré en deux séances l’essentiel du terrain perdu. Sur les marchés boursiers, la volatilité a rejoint ses plus hauts récents, à plus de 31 pour le VIX, alors qu’une nouvelle correction d’ampleur effaçait une bonne part des gains de la première moitié de la semaine: dans la journée de vendredi, le S&P500 perdait 2,8% à 3637 points, le Nasdaq 3,8%, à 10652 points et que l’Eurostoxx 50 et le CAC40 lâchaient respectivement 1,7% et 1,2%, à 3375 et 5867 points.
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En l’absence de ralentissement suffisant de l’activité américaine, le risque d’une nouvelle vague de tensions sur les marchés de taux est élevé, seulement freiné par les craintes de déboires financiers qui l’accompagnent aux Etats-Unis et, plus encore, dans le reste du monde où les tensions sur les marchés des changes s’intensifient à nouveau.
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