Point Hebdo du 11/03/2024
Point de marché du 11/03/2024 : la BCE pose les bases de possibles baisses de taux en juin.
La BCE semble s'être affranchie de la Fed la semaine dernière.
C’est un premier pas rassurant que les marchés ont salué par une accélération de la baisse des taux à terme, de nouveaux records boursiers et, plus inattendue, par une hausse du cours de l’eurodollar, lequel a terminé la semaine dernière à quasiment 1,10USD.
Si la BCE craignait un affaissement de l’euro en réponse à une posture plus souple, voilà qui devrait la rassurer et lui donner de la latitude pour « réduire la contrainte monétaire » puisque c’est en ces termes, pudiques, que Mme Lagarde évoque la suite.
Selon cette dernière, en effet, le Conseil des gouverneurs n’aurait pas discuté de baisse des taux mais d’un assouplissement des conditions monétaires… On entend logiquement un objectif de repli, tout du moins, de stabilisation des taux réels, ce qui, si l’inflation baisse, passera, de facto, par celle des taux directeurs.
Le degré de confiance exprimé par la présidente de la BCE dans la poursuite du mouvement de baisse de l’inflation a donc fait le travail sur les anticipations, provoquant un reflux additionnel des taux à deux ans allemands de 12 pb, à 2,76% vendredi, un niveau inférieur d’un quart à celui du 28 février. Les taux à 10 ans ont évolué dans des proportions semblables ne permettant qu’une très légère repentification de la courbe des taux toujours très négative, de -50 points de base.
Dit autrement, les conditions ne sont pas encore au beau fixe pour les marchés sur lesquels il faudra que les anticipations d'inflation s'améliorent nettement pour autoriser des perspectives de baisse des taux compatibles avec une repentification d’ampleur de la courbe des rendements, sans laquelle la reprise cyclique des bourses a toutes les chances d’être laborieuse ou de continuer à se faire de manière particulièrement désordonnée, comme c’est le cas depuis le début de l’année.
Témoins de cette situation, les indicateurs de dispersion de performances boursières restent anormalement élevés, à des niveaux habituellement dignes des périodes de crises ou de chocs, peu cohérents avec l’optimisme retrouvé des investisseurs, dont l’appétit pour le risque se trouve de facto limité.
Focus :
- Les banques centrales plus confiantes que les marchés sur l’inflation future
- Le chômage américain remonte, la production européenne reste déprimée
- cette semaine : L’inflation américaine et les salaires britanniques