Point Hebdo du 11/04/2023
Revue hebdo du 11/04/2023 : "lost in translation"
Après le bouquet final de la fin du premier trimestre, les marchés débutent le mois d’avril dans l’expectative, la crise bancaire dans tous les esprits, dans l’attente d’une meilleure visibilité sur la conjoncture mondiale et l’orientation à venir des politiques monétaires.
Aux Etats-Unis, le rapport sur l’emploi de vendredi a confirmé le ralentissement des créations de postes préfiguré par la plupart des indicateurs économiques les plus récents, sans pour autant assurer d’être suffisant pour la FED. Si le nombre d’emplois créés à baissé à 236K en mars, son plus faible niveau depuis décembre 2020, le taux de chômage est retombé à 3,5%, en effet, au lieu de se rapprocher du seuil de 4% que la FED semble cibler.
Censée être décisive, cette publication a surtout provoqué de la volatilité sur les marchés de taux, les seuls ouverts ce vendredi. Il faudra sans doute attendre la publication du CPI et les minutes du dernier FOMC mercredi pour donner une direction plus décisive aux anticipations, après le repli des taux futurs provoqué par une série de statistiques décevantes la semaine passée.
L’instabilité reste de mise sur les marchés de taux, tiraillés à la baisse par les effets redoutés de la crise bancaire et la dégradation des perspectives américaines et, à la hausse, par des indicateurs européens plus encourageants, sur fond de reprise graduelle de l’économie chinoise, et de regain de tensions des cours du pétrole depuis l’annonce surprise d’une réduction de la production des pays de l’OPEP+ le 2 avril. Les cours du Brent ont terminé la semaine dernière autour de 85$ le baril, plus de 12$ au-dessus de leur niveau de la mi-mars.
Si la perspective d’une baisse des taux de la FED avant la fin de l’année a nettement gagné du terrain depuis la crise bancaire, l’incertitude domine sur l’éventualité d’une dernière hausse d’un quart de point des FedFunds le 3 mai, estimée à 67% de probabilité par les traders. Dans un tel contexte, l’optimisme des marchés qui prévoient un retour des taux directeurs de la BCE dans la région de 2%-2,5% d’ici deux ans, est constamment malmené tandis que l’euro-dollar cherche encore sa direction, bien qu’une nouvelle fois en hausse au cours de la semaine écoulée, à 1,09$.
Manifestement, la visibilité fait défaut et les risques de changement de perception sont proportionnels, dans un sens comme dans l’autre.