Point Hebdo du 12/02/2024
Point de marché du 12/02/2024 : la BCE doit s'affranchir de la FED
𝗝𝘂𝘀𝗾𝘂’𝗼𝘂̀ 𝗹𝗮 𝗕𝗖𝗘 𝗱𝗼𝗶𝘁-𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘃𝗿𝗲 𝗹𝗮 𝗙𝗘𝗗 ? 𝗟𝗲𝘀 𝘃𝗼𝗶𝘅 𝘀’𝗲́𝗹𝗲̀𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗮𝘃𝗲𝘂𝗿 𝗱’𝘂𝗻 𝗮𝘀𝘀𝗼𝘂𝗽𝗹𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗺𝗼𝗻𝗲́𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗕𝗖𝗘 𝗾𝘂𝗼𝗶 𝗾𝘂’𝗶𝗹 𝗲𝗻 𝘀𝗼𝗶𝘁 𝗱𝗲 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿𝗿𝗮 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗼𝘂 𝗻𝗼𝗻 𝗹𝗮 𝗙𝗲𝗱 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗼𝗰𝗵𝗮𝗶𝗻𝘀 𝗺𝗼𝗶𝘀.
𝗔𝘂𝘅 𝗘𝘁𝗮𝘁𝘀-𝗨𝗻𝗶𝘀, 𝗹𝗲𝘀 𝗶𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝘁𝗲𝘂𝗿𝘀 𝘀𝗲 𝗺𝘂𝗹𝘁𝗶𝗽𝗹𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗶 𝗺𝗲𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁 𝗲𝗻 𝗱𝗼𝘂𝘁𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗿𝗼𝗯𝗮𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝗽𝗼𝘀𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲𝘀 𝗯𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗙𝗲𝗱 𝗙𝘂𝗻𝗱𝘀 𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁 𝗹’𝗲́𝘁𝗲́ (#ISM de janvier, immobilier, exubérance des bourses, politique budgétaire US accommodante, et encore et toujours #inflation résistante). Rien aujourd’hui ne permettrait, en effet, de justifier une telle initiative, même en cas d’un nouveau repli de l’inflation en janvier, dont les données seront publiées cette semaine.
Les marchés ont pris acte de ces nouvelles tendances et revoient leurs anticipations, au prix d’une remontée persistante des taux d’intérêt : à 4,48% vendredi, le rendement des T-Notes à 2 ans avait gagné 12 pb la semaine dernière ce qui porte à 25 pb sa hausse depuis le 1er janvier, quand les taux à 10 ans ont repris 30 pb. 𝗟𝗮 𝗽𝗿𝗼𝗯𝗮𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗶𝗺𝗽𝗹𝗶𝗰𝗶𝘁𝗲 𝗱’𝘂𝗻𝗲 𝗯𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝘁𝗮𝘂𝘅 𝗲𝗻 𝗺𝗮𝗿𝘀 𝘀’𝗲𝘀𝘁 𝗲𝗳𝗳𝗼𝗻𝗱𝗿𝗲́𝗲 𝗲𝘁, 𝘀𝗶 𝗺𝗮𝗶 𝗿𝗲𝘀𝘁𝗲 𝗹𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗶 𝗴𝗮𝗴𝗻𝗮𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗽𝗲𝗶𝗻𝗲 𝗮𝘂-𝗱𝗲𝘀𝘀𝘂𝘀 𝗱𝗲 𝟱𝟬% 𝗱𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗯𝗮𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́, 𝗷𝘂𝗶𝗻 𝗻’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗹𝗼𝗶𝗻 𝗱𝗲𝗿𝗿𝗶𝗲̀𝗿𝗲.
𝗟𝗲𝘀 𝗺𝗮𝗿𝗰𝗵𝗲́𝘀 𝗲𝘂𝗿𝗼𝗽𝗲́𝗲𝗻𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝘀𝘂𝗶𝘃𝗶 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝘂𝘃𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁. 𝗣𝗶𝗿𝗲, 𝗹𝗲𝘀 𝘁𝗮𝘂𝘅 𝗮̀ 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗮𝗻𝘀 𝗮𝗹𝗹𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀 𝟭𝟲 𝗽𝗼𝗶𝗻𝘁𝘀 𝗱𝗲 𝗯𝗮𝘀𝗲 𝗹𝗮 𝘀𝗲𝗺𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗱𝗲𝗿𝗻𝗶𝗲̀𝗿𝗲, 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲 𝗮̀ 𝟰𝟯 𝗽𝗯 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗵𝗮𝘂𝘀𝘀𝗲 𝗱𝗲𝗽𝘂𝗶𝘀 𝗹𝗲 𝟭𝗲𝗿 𝗷𝗮𝗻𝘃𝗶𝗲𝗿. Rien pourtant de ce côté-ci n’est comparable à la situation américaine (récession allemande -durable ?-, immobilier partout en crise, politique budgétaire restrictive, à l'inverse des US).
L’argument de la BCE pour justifier sa posture ne réside plus que dans ses craintes d’inflation salariale, de plus en plus déconnectées de la réalité conjoncturelle.
Que reste-t-il donc à la BCE pour justifier de suivre la Fed ? Force est de constater que les justifications manquent. Quand bien même une baisse de l’euro qui pourrait résulter d’un assouplissement avant celui de la FED risquerait de renchérir la facture énergétique, 𝗹𝗮 𝗿𝗶𝗴𝗶𝗱𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗕𝗖𝗘 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗶𝘁𝘂𝗲 𝘂𝗻 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲́𝗻𝗼𝗻𝗰𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗱𝗲 𝘃𝗼𝗶𝘅.