Point Hebdo du 12/11/2024
Point de marché du 12/11/2024 : les promesses grisantes de la réélection de D. Trump l'emportent sur les inquiétudes de plus long terme
Que les bourses américaines saluent la victoire de D. Trump se comprend sans difficulté et était assez largement anticipé. Que le mouvement entraine dans son sillage jusqu’aux indices chinois est plus inattendu. La Chine est, en effet, la première visée par les promesses de droits de douanes exorbitants, que le futur occupant à la Maison Blanche promet de relever à 60% pour tous les produits importés en provenance de l’Empire du Milieu. Pour les autres, la sanction, bien que sans commune mesure (10%) pourrait néanmoins avoir des conséquences ravageuses selon une majorité d’observateurs, les entreprises allemandes en particulier pour lesquelles les États-Unis sont devenus le premier marché à l’exportation depuis le début de la décennie.
Les craintes que la réélection de D. Trump provoque une guerre commerciale de grande ampleur ont occupé le devant de la scène ces derniers mois, faisant tout autant redouter ses retombées en matière de compétitivité et de croissance qu’un grand retour de l’inflation. Ce n’est pourtant pas ce qui semble animer les marchés à ce stade.
Si les anticipations d’inflation ont fortement augmenté dans les jours qui ont précédé l’élection, elles se sont stabilisées depuis le 5 novembre, comme l’ont d’ailleurs fait les taux d’intérêt américains et, par voie de conséquence, européens. C’est, de fait, ailleurs que regardent les marchés, en l’occurrence, du côté des effets bénéfiques de la politique fiscale et réglementaire de D. Trump sur l’activité américaine et l’univers des nouvelles technologies. Oubliées, dès lors, les menaces protectionnistes, supplantées par les perspectives supposées favorables d’une économie américaine ragaillardie dont profiteront ses concurrents, quitte à être abasourdis par les hausses de taxes douanières. Même les menaces inflationnistes sont, aujourd’hui, mises à l’écart, contrées par le programme de développement des énergies fossiles de D. Trump !
Quant à la réalité de ce que sera la politique du nouveau locataire de la Maison Blanche et de ses retombées effectives, on verra plus tard. Après tout, les marchés ont jusqu’à la fin janvier, pour continuer à voir midi à leur porte, avec une Fed sans joker pour jouer la carte de la prévention, face au risque d’être placardisée sans délai. Témoin de la confiance en présence, le marché du crédit aux entreprises continue son ascension de part et d’autre de l’Atlantique avec un nouvel écrasement des spreads de taux par rapport aux emprunts d’État.