Point Hebdo du 12/12/2022
Revue hebdo du 12/12/2022 : crispations avant une semaine chargée
2023 : l’espoir est-il permis? Les bourses européennes y croient, portées par la dissipation des menaces extrêmes, énergétiques notamment, la perspective d’un reflux de l’inflation et, plus récemment, celle d’un assouplissement de la politique zéro-Covid en Chine. Le Stoxx a ainsi récupéré l’essentiel de ce qu’il avait perdu depuis janvier ces deux derniers mois, avec une progression de plus de 16% depuis le 1er octobre.
L’enthousiasme peine, cependant, à entrainer les indices américains, de nouveau en fort repli durant la semaine écoulée. Non seulement, la conjoncture américaine reste particulièrement incertaine, alternant les signaux de récession et ceux de résilience, mais le diagnostic sur l’inflation pose encore de nombreuses questions. Le rebond de l’ISM non-manufacturier et la publication d’une hausse des prix à la production plus élevée que prévu en novembre, n’incitent pas à penser que la FED interrompra sous peu son resserrement monétaire et risquent, à l’inverse, de l’encourager à poursuivre les hausses de taux bien au-delà de ce qu’elle avait envisagé jusqu’alors, quand bien même à un rythme plus modéré que ces derniers mois.
Dans quelles proportions ? Les débats pourraient être intenses entre les membres du FOMC cette semaine et, dans l’attente, le repli des taux futurs s’est interrompu, malgré la chute de 10$ des cours du pétrole, à 76$ le baril de Brent. Après quatre semaines de fortes baisses, les taux à 2 et 10 ans remontent et menacent de prendre le chemin inverse, malgré la validation escomptée d’un pivot, c’est-à-dire d’une hausse de 50 pb seulement des FedFunds.
La BCE suivra vraisemblablement, jeudi, avec une nouvelle remontée de ses taux directeurs de 50pb, actant elle aussi un pivot par rapport aux deux derniers mouvements de 75pb. Mais elle devrait également préciser ses intentions en matière de réduction de son bilan, un sujet qu’elle a jusqu’à présent repoussé dans un contexte de soutien encore largement nécessaire de certains États.
Dans un tel contexte, la publication du scénario officiel de croissance et d’inflation pourrait être au moins aussi importante que les annonces en matière de taux d’intérêt, notamment pour ce qui concerne la réaction de l’euro aux communications successives de la Fed et de la BCE.
Focus pour nos abonnés :
- espoirs : la Chine s’enfonce mais c’était avant… L’Allemagne et les Etats-Unis résistent…
- les banques centrales peuvent ralentir la cadence, pas lâcher prise