Point Hebdo du 13/01/2025
Point de marché du 13/01/2025 : les risques d'une embardée des taux d'intérêt se multiplient
Les tensions sur les marchés des matières premières refont surface à l’approche de l'investiture de Donald Trump.
A 80$ le baril, les cours de Brent ont terminé la semaine dernière en hausse de plus de 4%, comme la précédente.
Si aucune justification particulière n’explique ce changement de contexte, plusieurs facteurs paraissent y participer :
- Les tensions au MO et en Ukraine, source d’instabilité persistante des cours du pétrole et du gaz.
- La perspective de conflits commerciaux avec la prise de fonction de Trump, laquelle n'est guère favorable à la fluidité des marchés de matières premières.
- La reprise économique attendue en 2025, susceptible de soutenir la demande de matière premières.
- Les menaces climatiques, enfin, lesquelles, jusqu’alors plutôt propices aux tensions des prix agricoles pourraient changer de nature avec les dégâts occasionnés par les épisodes récents dans le monde ou en cours dans la région de Los Angeles.
La remontée des cours des matières premières se propage d'autant plus vite à l'échelle mondiale que le dollar est élevé, renchérissant d’autant les importations de produits.
Dans le sillage de l’embardée des cours du pétrole de la semaine dernière, la hausse des anticipations d’inflation a provoqué un mouvement d'accélération de la hausse des taux d'intérêt, en progression de plus de 17 pb pour le T-Note américain, soit 20pb depuis le 1er janvier, et de respectivement 14 points en France, soit 24 points depuis le début de l’année. A 3,44%, le rendement de l’OAT à 10 ans a terminé la semaine dernière sur un niveau équivalent à leur point haut d’octobre 2023, et un spread FR-DE à peu près stable, de 86 pb vendredi.
Jusqu’où ira le mouvement global de remontée des taux d’intérêt est incertain. Les dernières statistiques d'inflation ne sont pas à la hauteur des attentes des banques centrales et le regain de tensions des prix de l’énergie et de l’alimentation menace d’aggraver le diagnostic d’ici peu.
La vigueur des créations d’emplois du mois de décembre aux Etats-Unis pourrait bien, par ailleurs, avoir fermé la porte à une baisse des taux directeurs de la Fed à l’occasion de son prochain FOMC et l’orienter vers une communication nettement plus réservée quant aux marges de manœuvre dont elle dispose pour les baisser à l’avenir.
Force est de reconnaître que les risques d'une embardée des taux longs montent en puissance.