Point Hebdo du 16/09/2024
Point de marché du 16/09/2024 : baisse des taux, c'est parti. L'or s'envole !
La BCE a ouvert le bal des baisses de taux, avec un ajustement de 25 points de base de son taux de dépôt, à 3,50%.
La Fed devrait suivre cette semaine par un mouvement d’ampleur encore incertaine, de 25 ou 50 points, au sujet duquel les marchés peinent à se départager (cf graphique).
Elle sera vraisemblablement suivie par la BoE jeudi à raison de 25bp de son taux de base.
La détente des taux directeurs ne s'arrêtera pas là.
Plusieurs ont déjà pris de l’avance ces dernières semaines dans le monde développé ou émergent, dans un contexte de repli rapide de l’inflation mondiale et de ralentissement industriel, de plus en plus souvent relayé par de médiocres indicateurs.
La BCE annonce d’ores et déjà une forte baisse de l’inflation en septembre tout en soulignant sa confiance dans la décélération des prix des services et des salaires en 2025.
Ses projections de croissance, une nouvelle fois rabotées, sur fond d’inquiétudes structurelles, lui donnent plus de latitude.
Jusqu’où iront les banques centrales dans leur politique d’assouplissement est encore largement incertain et les perspectives 2025, sources d’énormes distorsions entre les économistes, relèvent à bien des égards du pari, quand ce n’est pas du « wishfull thinking », telles les anticipations de plus de 200 pb de baisse des taux de la Fed à horizon des neuf prochains mois.
Ce ne sont pas les données chinoises publiées ce samedi qui viendront contrarier les banques centrales. Les nouvelles en provenance de l’Empire du Milieu se sont de nouveau fortement dégradées, en effet, avec une accentuation de la déflation immobilière, en même temps qu’un nouveau tassement de la production industrielle et des ventes de détail.
L’appel d’air escompté sur les bourses des politiques monétaires moins restrictives est, de fait, quelque peu entravé. Sauf les valeurs technologiques, toujours promptes à réagir aux perspectives de baisses des taux, les retombées se font attendre.
En Europe, l’Eurostoxx n’a récupéré que 2,2% des 4,4% perdus la semaine antérieure. Mieux vaudrait, dans un tel contexte, que la Fed ne déçoive pas avec des projections par trop éloignées de celles des marchés mercredi soir. En a-t-elle les moyens alors que les estimations de croissance du troisième trimestre oscillent toujours dans la région des 2,5% et que la confiance des consommateurs profite, non seulement de la baisse de l’inflation mais plus encore du repli des cours de l’énergie ?
L’ensemble décrit un paysage particulièrement incertain dont le principal bénéficiaire à ce stade reste le métal jaune… Pas franchement un appel cyclique des plus convaincants !