19.09.22
Point Hebdo du 19/09/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : l'inflation encore et toujours
- Les espoirs d’un pic imminent de l’inflation américaine ont été douchés par les données du mois d’août qui montrent une intensification généralisée des tensions sur les prix, malgré le repli des cours du pétrole et le tassement des tensions en provenance des chaînes de production. Hors énergie et hors tous les éléments pointés du doigt comme transitoires ou spécifiques –l’alimentation, véhicules d’occasion ou loyers- l’inflation américaine est ressortie à 6,3% en août, un nouveau plus haut depuis 1982.
- A la suite de ces chiffres, les anticipations de hausses des taux se sont de nouveau tendues. Non seulement la FED n’a aucune chance d’assouplir sa posture avec de tels résultats mais l’éventualité qu’elle décide de relever de 100 points de base le niveau des Fed Funds à l’occasion du FOMC de cette semaine est montée d’un cran.
- Le rendement des T-Notes à 2 ans s’est, en conséquence envolé de quasiment 30 points de base, à 3,85%, un mouvement suffisamment puissant pour entrainer le dollar plus haut encore, l’euro en dessous de la parité et les bourses mondiales dans un nouveau vent de panique.
- Dans le contexte actuel des marchés des changes, les perspectives d’un resserrement plus important que prévu de la politique monétaire américaine se diffusent comme une trainée de poudre au reste du monde. La livre Sterling, déjà à un plus bas depuis 1985, menace de s’effondrer si la BoE ne se montre pas à la hauteur des enjeux à l’occasion de son comité de politique monétaire de cette semaine et elle pourrait devancer l’appel par un durcissement de son action et de son discours. Au Japon, la BoJ qui tiendra également son comité la veille a de plus en plus de mal à se maintenir à l’écart du resserrement monétaire et envisage des interventions sur le change dont l’effet risque fort d’être insuffisant pour soutenir le yen tant que la FED poursuit son cycle de hausses des taux. En Chine, où la crise immobilière est éminemment déflationniste, la PBOC n’a que très peu de moyens pour stopper la dépréciation du yuan aux conséquences aggravantes sur la situation, déjà très mal en point, de son économie.
- La réaction des bourses mondiales est de fait violente. Le S&P 500 a reperdu 4,8%, le Nasdaq 5,5%, l’indice de Shanghai s’est, quant à lui, replié de plus de 4% et si les indices européens ont dans l’ensemble moins baissé, -2% pour l’Eurostoxx, leur configuration technique n’est pas plus encourageante qu’ailleurs. L’inflation continue à miner le moral des investisseurs et la volatilité est une nouvelle fois sous tension sur la plupart des classes d’actifs.
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