21.02.22
Point Hebdo du 21/02/2022
Tour d’horizon de la semaine écoulée : les bourses mondiales vacillent, les anticipations d’inflation retombent
- L’intensification des menaces de guerre en Ukraine cristallise les inquiétudes sur les marchés tandis que les premiers signes d’apaisement des tensions sur les prix à la production ont fini par avoir raison des anticipations d’inflation et des craintes de resserrement accéléré des conditions monétaires.
- Aux Etats-Unis, les minutes du dernier FOMC, moins sévères que redoutées, ont mis un coup d’arrêt à la remontée des taux futurs. Après s’être envolée à plus de 90%, la probabilité d’une hausse des Fed Funds de 50 points de base lors du FOMC du 16 mars est retombée aux environs de 20% en fin de semaine dernière, entrainant une baisse des taux à 2 ans en dessous de 1,50%.
- L’Europe a suivi le mouvement avec une translation à la baisse de l’ensemble de la courbe des taux et un resserrement des spreads, après les tensions de la semaine précédente. Les anticipations implicites d’inflation à 10 ans, qui avaient dépassé les 2% courant octobre, sont retombées à 1,69%.
- La multiplication des sources d’incertitude pèse de plus en plus sur les marchés. Les indices boursiers flirtent avec des résistances critiques tandis que la perspective d’une réduction du bilan de la FED et les inquiétudes budgétaires alimentent un vif regain de volatilité sur le marché des Treasuries.
Focus : chaud-froid de la part de la FED
- Les minutes du dernier FOMC étaient censées apporter des clarifications sur la stratégie de la FED en matière de resserrement monétaire. Leur contenu est finalement ambivalent.
- D’un côté, en effet, la FED semble déterminée à déployer d’importants moyens pour lutter contre l’inflation, promettant de réduire de manière significative et accélérée son bilan, en même temps qu’elle remonterait ses taux directeurs à un rythme « significativement plus rapide qu’entre 2015 et 2019 ».
- De l’autre, elle s’abstient de toute précision sur le calendrier de ses actions qu’elle conditionne aux résultats économiques, jugés encore incertains, et à l’évolution du contexte financier, au sujet duquel elle doute également.
- Les minutes sèment finalement la confusion : le message est-il véritablement plus dur ou, au contraire, plus nuancé qu’il n’apparaît de prime abord ?
- L’absence de référence à l’éventualité d’une remontée des fed funds de 50 points en mars, ou de possibles hausses de ses taux directeurs entre deux Comité de politique monétaire, ainsi que suggéré par certains de ses membres, a rassuré les marchés qui ont vu l’assurance d’une position plus pondérée que redouté.
- Dans le sillage de ce compte-rendu, les taux à 2 ans ont amorcé une détente qui s’est amplifiée en deuxième moitié de semaine, après la publication des prix à la production.
- Aux Etats-Unis, comme en Europe, le pic des anticipations de hausse des taux directeurs pourrait avoir dépassé son point haut et commencer à refluer dans un contexte financier de plus en plus instable.
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