Point Hebdo du 21/11/2022

Nouvelle semaine de bonne humeur pour les marchés occidentaux sur lesquels les indices européens continuent à surperformer en dépit d’un vif regain de stress international mardi après la frappe de la Pologne par un missile égaré.

L’apaisement des tensions sur les prix, quelques frémissements du côté des indices de confiance et le regain d’espoirs sur une possible issue à la guerre en Ukraine après la libération de Kherson, ont entretenu le regain d’appétit pour le risque.

Les craintes de récession ont perdu un peu de terrain.
Sauf l’immobilier, la conjoncture américaine tient mieux que prévu: la FED d’Atlanta estime à plus de 4% r.a. la croissance du PIB pour la fin de l’année.

Malgré des risques toujours importants en zone euro, le 3ème trimestre a été meilleur que prévu, les politiques publiques poursuivent leur soutien et les réserves de gaz ont finalement été remplies en vue de l’hiver.
Après quatre mois de baisse consécutive, l’indice ZEW des conditions courantes a rebondi en Allemagne pour la première fois depuis juin et celui des perspectives a enregistré sa plus forte progression mensuelle depuis mai 2020.
Enfin, les ventes automobiles, encore très mal en point, se sont ressaisies en octobre.
Après une saison de résultats des plutôt meilleurs qu’attendus, ces micro-signaux sont pris pour argent comptant par des marchés, par ailleurs, convaincus que le pire du resserrement monétaire est dépassé.

Le discours de Bullard, jeudi, sur la possibilité d’une hausse des FedFunds jusque 6%-7%, a malgré tout jeté un froid et, à nouveau, fait remonter les taux futurs américains, jusqu’à 4,53%, à deux doigts de leurs plus haut du 30 octobre en fin de journée vendredi, et c’est bien sur ce front que résident encore les plus grandes incertitudes.
Pour l’heure, néanmoins, les conséquences sur les bourses sont négligeables: le S&P a reculé de 0,7% la semaine dernière mais bénéficie d’un acquis de presque 5% sur le mois, tandis qu’en Europe, le CAC 40 et le DAX ont enregistré leur 7ème semaine de hausse consécutive de 0,8% et 1,5% respectivement, pour renouer avec leurs plus hauts de début juin. L’euro est stable à 1,04 USD.
Quant au Royaume-Uni, malgré une économie déjà en récession, le FTSE gagne 0,9% et la livre progresse encore, à 1,19 USD. Avec des économies de 50 milliards d’ici 2027, le programme d’austérité budgétaire de J. Hunt, a été beaucoup mieux accueilli que celui de son prédécesseur.
Les rares déceptions sont donc essentiellement venues d’Asie la semaine dernière avec la baisse du PIB japonais et les mauvaises données chinoises.

Focus de la semaine pour nos abonnés :
- l’Asie tangue, les Etats-Unis respirent, le Royaume-Uni se débat
- détente des prix industriels… Un signal insuffisant
- récession en Europe: un peu, beaucoup... pas du tout ?