Point Hebdo du 23/01/2023
Revue hebdo du 23/01/2023 : les espoirs battent de l'aile, l'or consolide son envol
Les doutes ont commencé à s’immiscer sur les marchés après l’euphorie de ces dernières semaines.
La perspective d’une croissance sauvée au dernier trimestre a été supplantée par des indicateurs nettement moins enthousiasmants qu’escompté: des données chinoises, pour le moins, médiocres de la fin de l’année dernière, la chute des ventes de détail et de la production industrielle pour le deuxième mois consécutif aux États-Unis, des ventes de détail en berne au Royaume-Uni et en France, et une inflation toujours très élevée en Europe… Les données de décembre ont, partout, été mauvaises et celles de janvier sont parfois pires encore, réveillant les craintes de récession, notamment aux États-Unis.
Les anticipations d’un arrêt imminent du resserrement monétaire de la FED ont ainsi gagné plus de terrain, entrainant dans leur sillage les anticipations globales, avant que la BCE ne reprenne la main à travers la publication de minutes incontestablement « hawkish », tout comme les propos de Mme Lagarde de Davos. Malgré d’intenses pressions baissières jusqu’au milieu de la semaine, les taux à 10 ans ont terminé la semaine quasiment inchangés en Europe et aux États-Unis et en net repli au Japon où, la BoJ a, une nouvelle fois, surpris par sa rigidité persistante à ne rien changer à sa politique monétaire.
L’hypothèse d’une inflation durablement élevée, quoique qu’en baisse notable cette année sous l’influence des effets de base énergétiques, interroge ; les cours de l’or ont poursuivi leur tendance à la hausse, à 1927$ l’once alors que les cours du pétrole résistent, à plus de 87$ le baril de Brent.
Après les fortes baisses des anticipations de taux, les marchés hésitent et se montrent plus prudents à l’approche des prochains comités de politique monétaire de la fin du mois. Les moteurs du rallye s’essoufflent et la volatilité s’agite, alors que les États-Unis se heurtent une nouvelle fois au plafond de la dette publique dans un contexte politique des plus périlleux pour les négociations en cours. Les indices européens ont marqué leur premier repli de l’année la semaine dernière avec des baisses de 0,4% à 0,5% tandis que la SP500 lâchait 0,7%. Les vents sont restés mieux orientés en Asie où l’appétit des investisseurs a notamment été stimulé par la décision de la BoJ et les espoirs persistants à l’égard d’un éventuel rebond chinois.