Point Hebdo du 24/06/2024
Point de marché du 24/06/2024 : intermèdes
Les fronts d’incertitudes s’accumulent.
Les tensions au Moyen-Orient et sur le front russo-ukrainien ont ranimé les craintes d’approvisionnement pétrolier poussant les cours du pétrole à nouveau dans la région des 85$ le baril de Brent, niveau qu’ils n’avaient plus connu depuis la fin avril dans un contexte de baisse des perspectives de demande mondiale qui les avait fait flancher jusqu’à 77$ début juin.
En France, le temps des chiffrages des différents programmes électoraux a succédé à celui de la recomposition du paysage politique de la première semaine post-scrutin du 9 juin, confrontant des vues diamétralement opposées de politique économique et la question du financement de ces programmes.
C’est le moment choisi par la Commission européenne pour recommander une procédure de déficit excessif à la France en même temps que cinq autres États dont les déficits ont dépassé les 3% du PIB en 2023.
Les nouvelles en provenance des Etats-Unis ont repris le pas sur le reste de l’actualité.
Malgré les bons chiffres de production industrielle du mois de mai, validés par la bonne tenue des PMI, la défiance s’accroît sur l’état de santé de l’économie américaine. Les ventes de détail ont stagné pour le deuxième mois consécutif et, surtout, les retours en provenance de l’immobilier se détériorent plus rapidement.
Résultat des courses, les marchés ont plus de justifications encore pour jouer contre la Fed et anticiper 2 à 3 baisses de ses taux d’ici décembre. Tombés à 4,20% la semaine dernière, les rendements des T-Notes ont réussi à conserver ce niveau et à préserver la zone euro de tensions additionnelles.
Les taux à 10 ans de l’OAT se sont stabilisés dans la région de 3,15% malgré la légère remontée du rendement des Bunds de même échéance et les spreads italiens et espagnols se sont détendus à peu près d’autant.
Dans ce contexte, les crispations boursières se sont apaisées en Europe, où les indices ont rattrapé une partie du terrain perdu la semaine antérieure, avec un gain de 1,7% du CAC 40 à 7629 points et de 1,4% de l’Eurostoxx ralenti par les valeurs allemandes, à 4907 points tandis que le S&P500 américain terminait la semaine sur un nouveau record hebdomadaire, de 5465 points.
L'euro-dollar a moins bien résisté. Impacté par les déceptions en provenance des PMI, dont les replis généralisés fragilisent les espoirs de reprise en zone euro, la devise européenne franchi à la baisse le niveau des 1,07$ pour la première fois depuis début mai.