Point Hebdo du 24/10/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : sur le fil du rasoir
Si les marchés se sont préparés à la poursuite d’un durcissement quasi-généralisé des politiques monétaires d’ici la fin de l’année, 2023 occupe maintenant le devant de la scène : la FED pourrait-elle aller plus loin qu’anticipé et que ce qu’elle a elle-même envisagé ?
Les risques augmentent manifestement et la brèche d’une nouvelle hausse des taux futurs s’est ouverte la semaine dernière dans un contexte d’instabilité et de volatilité généralisé.
Les marchés boursiers hésitent mais préfèrent voir le verre à moitié plein : le léger repli du dollar et la démission de L. Truss au Royaume-Uni sont perçus comme des signaux positifs d’allègement de tensions en Europe tandis que la saison des résultats trimestriels apporte encore de bonnes nouvelles, bien que l’ensemble soit mitigé.
Malgré le regain de tensions sur les taux, les indices boursiers ont terminé la semaine en hausse significative, avec une progression de 4,7% du S&P 500 et de 5,2% du Nasdaq tandis que l’Eurostoxx se reprenait de 2,8%.
Les deux semaines à venir seront celles des réunions des principales banques centrales, BCE et BoJ cette semaine, FED et BoE la semaine prochaine, et l’environnement a tout lieu de rester très instable dans cette perspective.
La BCE qui se réunit jeudi ne semble guère amenée à lever la garde au vu des récents résultats d’inflation et des risques de baisse supplémentaire de l’euro. Elle devrait relever une nouvelle fois ses taux directeurs de 75 pb, de 1,25% à 2%, niveau qu’ils n’ont plus connus depuis mars 2009. Enfoncera-t-elle le clou jusqu’à évoquer une possible réduction de son bilan à terme ? La question est ouverte et le risque est à significatif d’un durcissement plus marqué de sa posture susceptible d’entretenir le mouvement de remontée des taux futurs.
Au Japon, l’embarras de la BoJ s’accroît. Avec une inflation dorénavant de 3%, la probabilité qu’elle se montre moins rigide que jusqu’alors augmente.
Malgré un agenda économique très riche cette semaine (PIB du 3ème trimestre, flash PMI et données chinoises initialement prévues la semaine dernière), l’actualité des marchés restera largement focalisée sur les banques centrales avec, en ligne de mire le FOMC et la communication à venir de la Fed la semaine prochaine.
Pour nos abonnés, focus de la semaine : enlisement au Royaume-Uni, données contradictoires aux US, et un point FED, qui a plus de raisons qu’il n’en faut pour aller plus loin qu’anticipé mais autant de risques de devoir stopper sa course de manière précipitée…