Point Hebdo du 26/06/2023
Revue hebdo du 26/06/2023 : FED et BCE déjà en porte-à-faux face au risque de récession
Au sommaire de notre point de marché de la semaine (en intégralité en document joint) : les errances des banques centrales face aux statistiques, le tour de vis d'ampleur surprise de la BoE et l’agenda chargé de la semaine qui s’ouvre.
Les marchés semblent ignorer complètement les événements russes du week-end (le scénario le plus chaotique d’une Russie sombrant dans une guerre civile semblant être écarté). Bon indicateur, le cours du pétrole est totalement insensible. Étonnant…
Si la relative confiance dans les perspectives économiques a, brièvement, permis aux marchés de digérer les annonces de nouvelles hausses des taux directeurs de la FED et de la BCE lors de leur dernier comité de politique monétaire, le vent a subitement tourné avec la publication d’indicateurs très en-deçà des attentes la semaine dernière.
Non seulement les PMI manufacturiers se sont enfoncés en territoire très négatif, à 43,6 en zone euro (dont 41 en Allemagne) et 46,3 aux États-Unis, mais les signes d’essoufflement de l’activité tertiaire sont, maintenant, indiscutables.
En zone euro le PMI des services a de nouveau perdu du terrain, tandis que l’indice français, en chute de 4,5 points, a terminé en territoire négatif, à 48. Les quatre principaux instituts de conjoncture allemands ont, de leur côté, publié leur diagnostic et aucun n’envisage que l’Allemagne échappe à une récession cette année. Le PIB allemand baisserait de 0,5% pour le plus pessimiste à 0,2% en moyenne cette année.
De telles nouvelles se seraient, sans doute, traduites il y a peu par une amplification des anticipations de baisses des taux directeurs d’ici la fin de l’année.
Mais les avertissements de C. Lagarde et de J. Powell de la semaine précédente ne le permettent plus.
Tout au contraire, la hausse surprise de 50 points de base des taux directeurs de la Banque d’Angleterre semble y avoir fait écho. C’est, de fait, sur les perspectives de plus long terme que se sont reportées les inquiétudes, avec, pour conséquence, une inversion d’autant plus profonde des courbes de taux 2/10 ans, aux États-Unis et en Europe, qui renvoie des messages de risques majeurs.
Les bourses en subissent le contrecoup et, après plusieurs semaines d’euphorie, le retour de bâton est sévère et susceptible de le rester tant que les banques centrales n’enverront pas un message plus conciliant. Combien de temps leur faudra-t-il pour revoir leur copie est incertain.
Réunies à Sintra cette semaine à l’occasion du symposium annuel de la BCE, les banquiers centraux devraient, entre autres, aborder la question de leur bilan et de leur nécessaire normalisation. Pas franchement de quoi rassurer les marchés mais les uns et les autres trouveront, peut-être, l’occasion de préciser leur pensée.