26.09.22
Point Hebdo du 26/09/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : Les marchés à vau-l’eau après la FED
- "La FED n’est pas prête de marquer le pas, elle fera tout pour ramener l’inflation à 2 % et en assume le coût économique". C’est à une cinglante réplique de ses propos de Jackson Hole que s’est livré son président J. Powell à la suite du FOMC de la semaine dernière. La FED envisage de relever le taux des Fed Funds à 4,50 % d’ici décembre et de les maintenir entre 4,75% et 5% d’ici la fin 2023, une projection qui laisse la porte ouverte à la possibilité de taux temporairement plus élevés début 2023, avant une légère détente… en 2024 seulement. Les espoirs de pause dans le processus de resserrement monétaire ont été douchés et les risques de récession accrus d’autant. La FED souhaite maintenir la croissance en sous-régime afin de freiner la dynamique de l’emploi qu’elle considère comme le principal risque d’une inflation durable.
- Le discours de J. Powell a provoqué une nouvelle flambée des taux d’intérêt, à 4,20% pour les T-Notes à 2 ans, et une nouvelle hausse de plus de 3% du dollar, véritable courroie de transmission du resserrement monétaire de la FED au reste du monde, dans un contexte d’intense fragilité des devises partout ailleurs. L’euro semble s’enfoncer inexorablement sous la parité contre le dollar, sanctionné, à la fois, par des tensions géopolitiques accrues et la multiplication des signes avant-coureurs de récession de la zone euro. La livre sterling s’écroule, bien mal aidée par la timide hausse d’un demi-point des taux directeurs de la BOE et lourdement sanctionnée par l’inquiétude budgétaire que soulèvent les mesures du nouveau gouvernement. La BOJ, seule banque centrale à avoir décidé de maintenir sa politique inchangée, est intervenue jeudi sur le marché des changes, pour la première fois depuis 1998, pour soutenir le yen. La Chine, enfin, aux prises avec une crise immobilière aux relents déflationnistes, a baissé ses taux directeurs lundi et enregistré dans la foulée une chute de 2% du yuan, dorénavant 13% inférieur à son niveau de la mi-mars.
- L’ensemble a provoqué une forte nervosité sur les marchés boursiers dont la plupart des grands indices subissent la pression d’indicateurs techniques de plus en plus mal orientés. Les zones de résistance de ces derniers temps ont cédé au cours de semaine écoulée et la perspective d’un retour à des taux réels positifs accroît l’aversion au risque au fur et à mesure de l’inversion plus profonde de la courbe des taux américains et de son rapide aplatissement en zone euro. C’est finalement sur le front pétrolier que résident les seules bonnes nouvelles avec une chute des cours à moins de 87$ pour le Brent, un plus bas depuis la mi-janvier, avant l’invasion de l’Ukraine!
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