Point Hebdo du 27/02/2023

Le rally des marchés a du plomb dans l’aile. Et pour cause, les deux hypothèses sur lesquelles il s’est construit n’ont cessé d’être prises à revers depuis le début du mois.
1-L’économie chinoise n’est plus sous la chape de la politique zéro-covid, mais ne délivre pas davantage de soutien au reste du monde: une bien mauvaise donne pour les grands exportateurs mondiaux, développés ou émergents.
2- Les prix de l’énergie ne font plus l’inflation mais cette dernière trouve ses racines ailleurs, en l’occurrence dans les prix des services, notamment, aux Etats-Unis.

L’ensemble n’est pas loin du pire scénario pour des marchés qui ont vu la vie en rose depuis le début de l’hiver et les risques de renouer avec le bear-market des neufs premiers mois de 2022 reprennent place progressivement.
De fait, les taux à deux ans ont franchi au cours de la semaine écoulée leurs récents plus hauts pour renouer avec des niveaux inconnus depuis 2007 ou 2008, de respectivement 3% en Allemagne et 4,81% aux Etats-Unis.
Si les taux à 10 ans n’excèdent pas encore leurs niveaux de l’automne, c’est au prix d’une inversion exceptionnelle et persistante des courbes de taux aux Etats-Unis et d’une nette amplification du mouvement en Europe. Alors que les anticipations de hausses des taux directeurs sont prolongées dans le temps, l’issue récessionniste regagne du terrain.

Sur les bourses, les configurations techniques, jusque là, très favorablement orientées prennent progressivement l’eau. Aux Etats-Unis le S&P 500 teste sa moyenne de 50 jours après avoir perdu 2,7% au cours de la semaine écoulée. Si la configuration est moins à risque à ce stade en Europe, notamment du fait du regain de faiblesse de l’euro, le changement rapide de sentiment menace: SX5E Eurostoxx et CAC40 ont perdu 2,2% au cours de la semaine écoulée et pourraient subir, comme aux Etats-Unis, le retour d’une volatilité plus soutenue au fil des développements à venir.

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