APICIL IS
5.12
28.03.23

Point Hebdo du 27/03/2023

Revue hebdomadaire des marchés

Revue hebdo 27/03/2023 : les crises bancaires, on sait comment ça commence, jamais jusqu'où ça va

 

Le week-end dernier semblait avoir tout résolu. Le rachat de Crédit Suisse par UBS avait été bouclé en un temps record ; FED, BCE, BoE, BoC et BoJ avaient pris les dispositions pour prévenir les risques de liquidités en dollars et les banques régionales américaines semblaient en bonne passe d’obtenir un élargissement de la garantie de leurs dépôts. La rapidité avec laquelle les dossiers fâcheux avaient été traités rassurait et, preuve s’il en est de leur confiance dans l’efficacité des mesures prises, les banques centrales pouvaient s’atteler à nouveau à leur tâche prioritaire: l’inflation.
Après la surprise de la BCE la semaine précédente, la FED relevait d’un quart de point ses taux directeurs, suivie par la BoE et, plus surprenant encore, la BNS, à raison, d’un demi-point!

Sauf que jauger les effets en cascade d’une crise bancaire n’est jamais chose facile dans un contexte de surendettement généralisé propice aux effets dominos et, encore moins, dans un monde numérique dans lequel la rapidité quasi-instantanée des déplacements des dépôts peut, à tout moment, transformer un soupçon de défiance en lame de fond dévastatrice.
De fait, une semaine après la disparition de Crédit Suisse, les feux sont à nouveau au rouge vif : sur les marchés de la dette subordonnée, suite à l’annulation des obligations de CS, sur ceux du crédit et sur celui des banques européennes, Deutsche Bank en tête suivie par la plupart des autres.
Les tentacules de la faillite de SVB gagnent incontestablement du terrain et promettent des temps encore très instables qui, irrémédiablement, finiront par se diffuser dans l’économie.

Malgré la hausse des taux directeurs, les taux à deux ans continuent, ainsi, à perdre du terrain et ont terminé la semaine dernière à 3,76% aux États-Unis et 2,36% en Allemagne. La posture des banques centrale a été saluée par les bourses qui ont bien voulu y voir un signe de confiance et l’Eurostoxx, le S&P 500 et le Nasdaq ont progressé de 1,4% à 1,7% mais le regain de volatilité et la chute des valeurs bancaires européennes en fin de semaine ne sont pas de nature à rassurer.

La semaine qui s’ouvre promet d’être tendue et appellera, probablement, de nouvelles actions pour tenter de circonscrire ce qui prend l’allure d’une menace systémique. L’euro qui a jusqu’alors plutôt tiré son épingle des difficultés américaines cherche sa direction tandis que les taux à long terme, incitent à envisager la fin de cycle de resserrement monétaire et l’approche d’un possible assouplissement, tout en gardant un œil vigilant à l’égard des spreads de taux, notamment en France où les crispations politiques posent la question de ses lendemains.

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