27.06.22
Point Hebdo du 27/06/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : L’irrésistible appel du « V shape »
- Dans le sillage du retournement des cours du pétrole et face à la dégradation accélérée des conditions économiques, les marchés ont fait volte-face la semaine dernière. Malgré une communication toujours très restrictive après leurs décisions de la semaine précédente, les banques centrales ont été mises en porte-à-faux par les marchés qui minimisent les perspectives de resserrement monétaire face aux risques croissants de récession et d’instabilité financière. Après leur envol de ces dernières semaines, les anticipations de hausse des taux directeurs se sont unanimement repliées occasionnant un rebond des bourses et marchés souverains.
- A l’origine de ce changement, le retournement des prix des matières premières semble avoir convaincu que le pire de l’accélération de l’inflation était dépassé ; avec un baril retombé à 113$ et d’importants reflux de la plupart des métaux industriels amplifiés par la détérioration marquée des indicateurs du climat des affaires.
- Malgré la montée des risques de récession, c’est une vigoureuse reprise des marchés boursiers qu’a provoqué le repli des taux d’intérêt. Le Nasdaq et le S&P 500 ont respectivement rebondi de 7,5% et 6,8% la semaine dernière. Les hausses ont été plus clairsemées en Europe, le CAC 40 étant le principal bénéficiaire de ce regain de confiance, avec une progression de 3,2% contre 2,8% pour l’Eurostoxx. Outre-Rhin, les alertes sur les risques de pénuries de gaz se sont ajoutées aux inquiétudes conjoncturelles et ont empêché le marché de suivre le mouvement ; le DAX a terminé inchangé.
- Conformément au tassement des anticipations sur la politique de la FED, le dollar s’est légèrement replié, un mouvement timide qui a essentiellement profité à la livre Sterling et à l’euro, quand bien même le yen a fini par se stabiliser.
- Ce soudain changement de contexte a pris l’allure d’un « V shape » précoce qui devra encore affronter de nombreux défis. La communication des banquiers centraux pourrait, en effet, mettre plus de temps qu’envisagé à se montrer plus flexible, quant aux risques de récession ils sont loin d’être intégrés par le consensus des analystes. Il y a là des risques évidents de déceptions encore à venir.
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