Point Hebdo du 28/11/2022
Revue hebdo du 28/11/22 : bourses versus courbe des taux : la confrontation
A défaut de visibilité, les marchés tirent leur épingle du jeu. Les dernières nouvelles conjoncturelles, bien que très instables, sont plutôt meilleures que prévu.
En zone euro, la croissance allemande aura finalement été de 0,4% au 3ème trimestre et les indicateurs avancés de l’activité reprennent un peu de poil de la bête. Les menaces de pénuries de gaz aujourd’hui dissipées, les craintes de récession refluent.
Aux Etats-Unis, la FED d’Atlanta estime toujours à plus de 4% r.a. la croissance de fin d’année, quand bien même bonnes et mauvaises publications se succèdent confusément.
Les minutes de la FED puis de la BCE, au ton moins agressif, ont par ailleurs rassuré sur la perspective d’un ralentissement du rythme des hausses de taux directeurs.
L’ensemble a profité aux bourses, le SP500 et le Nasdaq ont regagné 1,5% et 0,7% et les indices européens ont bouclé une huitième semaine consécutive de progression.
Malgré les signes de fléchissement récents, l’inflation reste le premier sujet de préoccupation. Avec une croissance encore relativement résiliente, les banques centrales se préparent à garder un cap raisonnablement restrictif avant de pouvoir appréhender de façon plus précise l’effet de leur action sur l’activité et les prix. En l’absence de visibilité sur ce front, la durée du cycle de resserrement monétaire reste des plus incertaines.
La croissance du crédit n’a pas ralenti, tout au contraire, ce qui suggère une dilution des effets du resserrement des conditions monétaires recherché. En zone euro, l’économiste en chef de la BCE, s’attend à ce que la croissance des salaires alimente durablement une inflation excessive.
Dans ce contexte, les anticipations de politique monétaire peinent à refluer et les inversions des courbes de taux s’amplifient: 21 pb en Allemagne pour la courbe 10-2 ans, la plus forte depuis 2008, 75pb sur le marché des Treasuries américains, du jamais vu depuis fin 1981.
La perspective d’un pivot de la FED a néanmoins réussi à casser l’ascension du dollar. Le taux de change ICE affiche un repli de 6% par rapport à ses points hauts d’octobre: l’euro atteint 1,04$, la livre progresse de 1,4% à 1,21$ et le yen retrouve un plus haut depuis début septembre.
Focus de la semaine pour nos abonnés :
1/ La conjoncture mondiale dans le brouillard :
- Entre bonnes nouvelles et déceptions, nul ne sait plus où va l’économie américaine
- Les bonnes surprises se multiplient en zone euro.
2/ Huitième semaine de hausse consécutive des indices européens
3/ Inflation européenne et emploi américain : les indicateurs-clés des politiques monétaires