Point Hebdo du 29/08/2022
Tour d'horizon de la semaine écoulée : Dur retour à la réalité après un exceptionnel rally estival
L’été 2022 n’a pas apporté grand-chose de nouveau sur le plan du diagnostic conjoncturel.
L’économie mondiale semble être parvenue à rester à flot grâce à la mobilisation des politiques publiques et aux excès persistants de liquidités mais évolue en eaux de plus en plus troubles face à une accumulation de menaces : inflation, durcissement monétaire, pénuries d’énergie…
L’inflation pourrait approcher un pic de court terme mais la conscience d’un environnement de prix durablement instable gagne du terrain, tandis que se mêlent au diagnostic des sources d’incertitudes de plus en plus nombreuses : gaz, tensions géopolitiques, « grande démission » …
Les marchés ont cependant préféré voir midi à leur portes cet été et privilégier le scénario de moindre agressivité des banques centrales dans le sillage du reflux des cours du pétrole. Il s’en est suivi une baisse généralisée des taux d’intérêt à terme, occasion d’un rallye d’exception sur la plupart des actifs à risques : le S&P500 a connu son meilleur mois de juillet depuis 1950, le Stoxx l’un de plus performants depuis 1987, le Nasdaq et le Bitcoin ont allègrement rebondi.
Les banques centrales voient les choses autrement
L’idée que les banques centrales puissent lever le pied a été contrariée ces derniers jours avec des résultats économiques meilleurs qu’anticipés et le déploiement d’aides publiques toujours très importantes, sur fond de soutien aux hausses de salaires. De fait, le président de la FED semble l’avoir définitivement enterrée à l’occasion de son allocution de Jackson Hole vendredi. J. Powell a fermement rappelé son intention de poursuivre son combat contre l’inflation et d’en assumer le coût conjoncturel. Les marchés de taux ont subi un sérieux revers et, dans leur sillage, les indices américains ont dévissé de plus de 3% (quasiment 4% pour le Nasdaq). La BCE de son côté, loin de se satisfaire de la hausse surprise d’un demi-point de ses taux directeurs en juillet, se dit prête à examiner un relèvement de 75 points de base de ses taux le 8 septembre.
L’intervention du président de la FED semble avoir sonné le glas du rallye estival sur les actifs à risque et les marchés de taux. Le cours de l’euro-dollar tombé sous la parité à partir de la mi-août évolue au gré des changements d’anticipations de politique monétaire tandis que les risques de récession gagnent irrémédiablement du terrain au fur et à mesure de l’approfondissement de la crise énergétique et de la flambée des prix de l’électricité. La trêve estivale a manifestement tiré sa révérence avant même la rentrée !
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