Point Hebdo du 30/10/2023
Revue hebdo du 30/10/2023 : coup d'arrêt à la hausse des taux ?
La BCE, c'est acté, marque une pause malgré un discours entre très "faucon" face à une inflation jugée très élevée et promet, comme elle l’avait annoncé cet été, le maintien de conditions monétaires durablement restrictives.
Au contraire de J. Powell il y a deux semaines, la présidente de la BCE a fait bien peu de cas des répercussions de la guerre entre Israël et le Hamas sur les perspectives économiques et a largement minimisé les signes de ralentissement en présence, considérant notamment, que la baisse à venir de l’inflation serait suffisante pour stimuler le pouvoir d’achat et la croissance 2024.
Seul signe susceptible de témoigner d’une prudence dissimulée, la BCE n’a pas annoncé de réduction des réinvestissements du PEPP, comme anticipé par de nombreux analystes.
Rigueur de façade pour prévenir la formation d'anticipation de baisse de ses taux ou conviction des membres de la BCE. La réponse est incertaine et, sans doute, faudra-t-il attendre la réunion de décembre pour pouvoir formuler une réponse.
Les marchés de taux ont cependant fait peu de cas de ses avertissements. Dans le sillage de la baisse des prix du pétrole et dans la perspective d’un statu quo à venir de la FED cette semaine, les taux futurs ont nettement reflué de part et d’autre de l’Atlantique, marquant pour la première fois depuis le début du mois des baisses significatives des taux à respectivement 2 et 10 ans.
Premier signal d’un changement de tendance? Ce n’est pas exclu, tout du moins en zone euro, où la fragilité de la conjoncture s’accentue de jour en jour. Le pronostic est plus incertain dans le cas américain où la robustesse de la croissance semble laisser plus de place à un processus d’inflation endogène qu’en zone euro.
Après un discours rassurant de son président il y a une dizaine de jours, la FED aurait de quoi se montrer plus réservée à l’occasion de son FOMC de cette semaine, au vu des derniers chiffres publiés: croissance de 4,9% r.a. au troisième trimestre mais, aussi, rebond des commandes et hausse des anticipations d’inflation des ménages selon l’Université de Michigan…
Le repli des taux n’a, cependant, guère servi les marchés boursiers, de nouveau en très fort repli au cours de la semaine écoulée durant laquelle les publications de résultats ont apporté plus de mauvaises surprises que de bonnes et accentué l’instabilité des marchés mondiaux.