Revue sectorielle juillet 2022
Sans parachute
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- Le regain d’optimisme du début du mois de juin n’a pas résisté au durcissement du discours des responsables monétaires et à la remontée de ¾ de points du taux des Fed Funds par la FED et à la multiplication des signes de ralentissement de la croissance mondiale. L’ensemble a fait du mois de juin l’un des pires de l’histoire des marchés financiers depuis plus de 50 ans, au cours duquel les grands indices boursiers ont tous enregistré des baisses d’ampleur, ne laissant à l’abri aucun secteur ni quasiment aucun actif que ce soit en Europe, aux Etats-Unis, comme dans la plupart des pays émergents.
- Sur les marchés des matières premières, les ressources de base, qui avaient été les principales bénéficiaires de l’invasion de l’Ukraine, figurent parmi les plus impactées par ce retournement de perspectives, avec une chute de 20% du secteur en Europe. Toujours très instables, les cours du pétrole tiraillés entre les révisions à la baisse des prévisions de demande et les incertitudes autour de la Russie ont finalement amorcé leur décrochage, entrainant dans leur sillage un début de révision à la baisse des anticipations d’inflation malgré des résultats sur ce front toujours en hausse sensible.
- En zone euro, la nouvelle envolée de l’inflation à 8,6% a été suivie d’une intensification du discours en faveur d’un nécessaire durcissement accéléré des conditions monétaires. S’en est suivi un vif regain de tensions sur les marchés souverains face auquel la BCE s’est vue contrainte de promettre la mise en place d’un instrument anti-fragmentation. Si l’engagement a suffi à apaiser les tensions, l’Allemagne est réticente à céder aux appels à un montage financier qui risquerait de diluer les effets du resserrement monétaire.
- Alors que la FED maintient fermement, en apparence du moins, l’axe qu’elle s’est fixé, le dollar a enregistré une nouvelle forte hausse tandis que les errements du côté européen ont accéléré la chute de l’euro.
Dans un environnement toujours très impacté par la prolongation du conflit en Ukraine, l’inflation et les craintes de durcissement monétaire excessif, aucun secteur n’a réussi à s’extraire de la correction baissière.
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Rattrapés par la dégradation des perspectives de croissance, énergie et ressources de base ont fortement reflué en juin, suivis de près par les loisirs, le voyage et l’automobile par crainte des retombées de pertes de pouvoir d’achat sur la consommation.
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L’immobilier a accusé le contre coup de la remontée des taux d’intérêt et figure parmi le deuxième secteur le plus négatif, avec une perte de 18% sur le mois et de 33% depuis un an en zone euro, tandis que la montée du risque de récession a supplanté l’effet bénéfique de la hausse des taux sur les bancaires.
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Au total, le mois de juillet s’ouvre dans un contexte plombé par de très bas niveaux de confiance des investisseurs face à un environnement hautement incertain.